SEMAINE 5 : Une attente sans fin ?
La période du confinement nous fait ressentir peut-être plus fortement l’absence. Absence de ceux que nous aimons, de nos collègues, de notre communauté, absence de travail, absence de perspectives… Face à ces manques, que nous pouvons ressentir de manière douloureuse, nous risquons de nous laisser gagner par l’amertume, la frustration, le dessèchement, le sentiment de perte…
S’offre alors à nous un enjeu spirituel que la liturgie nous donne à vivre en ce temps de l’Avent : comment passer du constat de l’absence à l’attente qui permet de rendre l’autre et le tout Autre déjà présent ?
« Comment cela va-t-il se faire ? » » (Lc 1,34) :
► Observer les préparatifs que nous faisons. Nous anticipons ce que nous allons faire, comment nous allons le faire, ce que nous allons dire... Nous nous projetons vers l’évènement et cela lui donne déjà de la saveur. Nous pouvons ainsi préparer notre cœur pendant cette attente. C’est ce que nous apprend le renard dans le Petit Prince(1).
Durant cette première semaine de l’Avent, choisir de quelle manière je peux donner de la saveur et de la joie à mon attente : décorer la maison pour qu’elle soit accueillante et signe de cette attente pour tous ceux qui l’habite, écrire une carte de vœux pour se rapprocher de ceux que nous ne pouvons pas serrer dans nos bras… et nous pouvons ainsi goûter à la promesse de ce qui va venir.
► Dans cette attente, le Seigneur est déjà présent. Il nous désire, nous lui manquons. L’espace de son attente, de sa venue vers nous, est sans limite, respectant et attendant la liberté de celui qui le cherche pour nous accueillir au creux de son amour.
Contempler la fresque de Michel-Ange(2). Etre attentif à la manière dont Dieu est tendu vers sa créature et à l’espace laissé entre les 2 index. Nous nous faisons signes de cette attente aux yeux du monde : cette semaine, de nuit(3), placer une lumière à notre fenêtre, qui sera le signe de notre veille et de notre espérance.
NOTES :
(1) « Le lendemain revint le petit prince.
- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur... » extrait du chapitre XXI « le Petit Prince » de Saint Exupéry
(2) Création d’Adam (museivaticani.va)
(3) Mais c’est de nuit (Saint Jean de la Croix) « Notre Dame du Web » (ndweb.org)
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